Paréidolie viticole

Analyse de la série "Vigne en Pleurs"

Présentation

Avec Vigne en Pleurs, Éléonore Parc, photographe d’art en Bourgogne, capte l’instant fragile où la sève renaît et perle sur les ceps encore nus. Dans la lumière bleutée du crépuscule, chaque goutte devient étincelle, chaque bourgeon incandescent une promesse. Certaines gouttes se transforment en véritables micro-univers paréidoliques, évoquant des visages, des flammes ou des astres en miniature.

Analyse thématique

Vigne en Pleurs s’inscrit dans la collection Paréidolie Viticole comme une méditation sur la fragilité et la renaissance. Les gouttes de sève, biologiquement annonciatrices du réveil de la vigne, deviennent ici des larmes symboliques : elles reflètent des formes, contiennent des mondes, ouvrent des visions poétiques inattendues. La paréidolie, qui surgit habituellement des ceps et de leurs silhouettes, se déplace dans le liquide lui-même. L’eau de vie de la vigne devient alors surface de projection et d’imaginaire.

Cette série propose une lecture plus intime que les autres volets de la collection : là où dominent souvent figures mythologiques ou fantastiques, Vigne en Pleurs privilégie l’infiniment petit, la transparence et la délicatesse. Elle invite à contempler la vigne comme un être sensible, dont les larmes expriment à la fois la vulnérabilité et la puissance vitale.

Conclusion sur le travail de l'artiste

Avec Vigne en Pleurs, Éléonore Parc confirme sa capacité à révéler l’invisible. Elle transforme un phénomène discret du cycle viticole en expérience symbolique et sensorielle. Sa photographie ne documente pas seulement la nature, elle l’élève au rang d’allégorie : les gouttes deviennent des miroirs du monde, les ceps des figures méditatives. Ainsi, son travail articule observation minutieuse, imagination et émotion, offrant au spectateur une immersion dans la poésie du vivant.